L’émotion n’est pas un thème simple à aborder car il est sujet à bien des représentations et des positions plus ou moins tranchées. Je dirais qu’il existe principalement 3 postures, ceux et celles qui pensent que l’émotion est quelque chose à contrôler voir maitriser (que je nomme les partisans de la gestion des émotions), ceux qui s’en coupent, la refoule et la nie pour, soit disant, vivre sans émotion, rester objectif (pour eux, l’émotion est une erreur, un obstacle à éliminer) et enfin les autres qui pensent que celle-ci à quelque chose à nous révéler et une histoire à raconter. C’est dans cette catégorie que je me positionne, un partisan de l’écoute et de l’acceptation de ses émotions et honorer cette intelligence émotionnelle. Oui, comprendre ses émotions et bien vivre avec, c’est possible, et même un chemin pour être libre et heureux. Je vais donc expliciter mon propos, notamment par quelques exemples pour vous convaincre de développer des compétences émotionnelles.
Définition de l'émotion, ex movere en latin, signifie bouger, mettre en nouvement.
Comprendre ses émotions, ressentir des émotions, ça donne la “bougeotte” en effet. Je vis des réactions plus ou moins intenses qui me font bouger, qui m’invite à agir. Naturellement et par réflexe, je ris lorsque je suis joyeux, je pleure lorsque la tristesse m’envahit, je fuis, crie, fige ou combat lorsque la peur me prend aux tripes et je me mets en colère lorsque mes limites physiques ou psychologiques ne sont pas respectées. L’ensemble des émotions de base offrent des réactions appropriées pour retrouver notre équilibre psychique stable et de bien-être. Pour comprendre ses émotions, pas la peine de “gérer ses émotions” ou “contrôler ses émotions”, “voir maitriser ses émotions” ou “canaliser ses émotions” car en fait, vous le comprenez bien maintenant, chacune des émotions est un indicateur de notre équilibre intérieur de bien-être ou de mal-être. Les émotions constituent donc un système de guidage de notre vie en fonction de la satisfaction, ou pas, de nos besoins fondamentaux d’être humain (je reviendrais sur ses besoins dans un autre article). Ici, bien vivre avec ses émotions devient donc un impératif et le secret est de développer sa capacité à exprimer ses frustrations ou son bien-être.
L'émotion est intimement liée à nos besoins et est évolutive.
Ainsi, la peur m’indique que mon besoin de sécurité est momentanément insatisfait et que j’ai besoin d’y répondre pour retrouver mon équilibre intérieur, la joie, même si elle est agréable et donc plus facile à accepter, indique que je suis dans le contentement et que les actions que je mets en place ou les évènements que je vis sont en harmonie avec mes besoins de reconnaissance, de relation ou d’être important…, la tristesse indique un manque ou une perte et je peux continuer ainsi avec chacune des émotions avec des possibilités quasi infinies dans l’intensité émotionnel (de la rage à la colère, de la joie à l’extase, de l’anxiété aux angoisses, voir à la déprime, du dégout à la culpabilité, etc) comme dans la satisfaction concrète du ou des besoins mis en défaut. Alors, bien vivre et verbaliser ses émotions devient un nécessité.
Comprendre ses émotions c'est être en contact avec soi
La difficulté est de faire connaissance avec le ressenti émotionnel car, il se peut que comme moi, durant votre enfance et votre début de vie, pour ne pas souffrir ou voir l’autre souffrir, vous vous êtes coupé de ce monde intérieur et vous ignorez donc toutes les significations de vos émotions. Pendant longtemps, j’ai jugé de mauvaises émotions celles « dites » émotions négatives et je mets les guillemets aujourd’hui car en fait, une émotion est un indicateur neutre. C’est juste notre jugement et notre éducation duelle qui la catalogue Bonne émotion ou Mauvaise comme la peur ou la colère qui peuvent occasionner un “débordement émotionnel” ou simplement . Ce qui fait que durant toute une partie de ma vie, j’ai ignoré, refoulé ou contrôlé mes émotions pour ne pas déranger, faire réagir, créer un conflit, être rejeté ou par peur d’être abandonné, etc. Ne parle-t-on pas de problème émotionnel? Cela a eu pour conséquence de nous maintenir dans l’ignorance de ce monde de l’émotion et d’en avoir peur.
Comprendre ses émotions avec les bons outils
En fait, cette méconnaissance m’a incité à aller chercher des outils comme la sophrologie, la relaxation, l’eft ou d’autres grâce à la respiration pour apprendre à gérer mes émotions, pour les transformer en émotions positives et ainsi me réguler et me calmer, conserver la maitrise de soi comme beaucoup disent. Vous voyez la confusion ici, ce n’est pas réguler ses émotions le problèmes mais mieux gérer ses comportements ou gérer ces situations face à l’émotion négative ou souffrante et ainsi conserver sa sérénité, cette zen attitude tellement demandée aujourd’hui, notamment en entreprises. Les émotions au travail, surtout les émotions désagréables, deviennent presque interdites comme les colères ou pleurer. Ses outils deviennent donc utiles pour comprendre ses émotions trop forte afin de mieux gérer leurs impacts sur votre système nerveux et par la suite votre comportement afin de revenir à la réalité du présent. Ici, pour les personnes hypersensibles, la méditation de pleine conscience et la régulation émotionnelle sont des pistes aidantes à mieux accueillir ses émotions.
Dans mon cas, bien vivre avec mes émotions désagréables est devenu vital, c’est physiologique et précieux pour ma santé émotionnelle.
Comprendre ses émotions n'est pas un tabou
Le risque sinon est de stigmatiser et tabouiser l’émotion, en tout cas c’est cela que j’ai fait, jusqu’au jour ou j’en ai eu marre de souffrir parce le refoulement constant de mon vécu m’a amené à une négation profonde de moi, de mes besoins et à ce que je nomme, la non-vie. J’avais l’impression d’être un vivant mort. Je n’existais pas ou plus vraiment face à l’autre, j’étais prisonnier de mes peurs principalement et pris dans un rôle du « gentil garçon », identifier au personnage de l’homme fort sans peurs et sans reproches, un personnage parfait et idéal…. mais pas réel ni vivant. A cette époque, dominer mes émotions, contenir mes émotions, réprimer mon vécu et refouler mes sentiments étaient la seule option que je connaissais, que l’on m’avais transmise. Ainsi je naviguais sur des montagnes russes émotionnelles que je n’arrivaient pas à contrôler bien sur puisque l’émotion n’est pas contrôlable par notre cortex limbique puisqu’elle dépend du cerveau reptilien.
Comprendre ses émotions et les éprouver est naturel et normal
J’ai donc choisi d’aller suivre la formation de relation d’aide au Centre de relation d’Aide de Montréal (CRAM) et de l’Ecole Internationale de Formation à l’ANDC (Approche Non Directive Créatrice) pour me connaître, pour rencontrer ce monde intérieur et apprendre à bien vivre avec ses émotions… inconnues ou peu connues. J’ai ainsi découvert tout un monde nouveau, celui des sensations corporelles qui deviennent les indicateurs de mes émotions lorsque je me mets à leur écoute, à accepter ces sensations et non plus à les contrôler comme je pouvais le faire avec toutes mes techniques de gestion du stress. Et paradoxalement (pour mon mental et mon égo), bien vivre avec ses émotions m’a invité à l’accueil et l’acceptation de celles-ci et mon stress a alors diminué. Grâce à la conscience de soi dans le moment présent, j’ai aussi eu accès à la connaissance de mes besoins qui se manifestent à travers l’émotion. J’ai donc pu me mettre à l’écoute de ce déséquilibre intérieur et trouver des réponses adéquates à la satisfaction de mes besoins. Ainsi, tout en devenant plus connaissant et reconnaissant de Ma réalité intérieure, “bien vivre avec ses émotions” me permet de devenir plus responsable de la satisfaction de mes besoins d’être humains (un prochain sujet à venir, quels sont nos besoins?) et atteindre cette fameuse maitrise de soi.
Comprendre ses émotions pour être acteur de sa vie
En voulant “bien vivre avec ses émotions”, j’ai développé une stabilité émotionnelle et je suis devenu plus acteur, créateur de ma vie et non plus un simple spectateur impuissant et malheureux. Je suis aussi passer des émotions primaires à de nouvelle comme l’empathie. Cela m’a demandé beaucoup de courage et de la persévérance pour rompre avec mes croyances, mes certitudes et ce que je croyais savoir, tous ces dogmes éducationnels, culturels, religieux, sociaux et personnels qui n’ont été utile à un moment pour survivre en tant qu’enfant et adolescent mais qui ne le sont plus aujourd’hui pour vivre en tant qu’adulte plus responsable et autonome, plus souverain j’aime à dire, pour identifier les émotions, les accepter et vivre l’inconfort émotionnel lorsque c’est le cas ou la paix et la sérénité lorsque tout est satisfait. Dans les 2 cas, je conserve ma liberté émotionnelle puisque je suis le mouvement intérieur et j’ai ainsi acquis plus de lâcher-prise, une ressource bien importante dans notre monde en pleine mutation.
Comprendre ses émotions pour être acteur de sa vie
En conclusion, l’émotion n’est ni une erreur, ni un obstacle, ni une faiblesse mais un indicateur de notre équilibre intérieur. S’il est remis en question, c’est qu’il y a un besoin physique, psychologique ou affectif à tenir compte, à satisfaire. Ici réside la puissance des émotions et dans le fait de comprendre ses émotions. Elle est donc agréable lorsque notre état de satisfaction est ok (nous ressentons du bien-être) et elle est désagréable lorsque notre besoin sous-jacent (et peut-être inconscient) n’est pas satisfait, ce n’est pas ok et nous ressentons un malaise, un mal-être. Ici nous avons à écouter ce mouvement intérieur et surtout à suivre ce que certains nomment l’intuition, et que je nomme le message irrationnel de l’émotion car vous l’avez compris, une émotion n’est pas rationnelle, elle est ni positive ou négative, bonne ou mauvaise. L’émotion EST, elle est incontrôlable ni maîtrisable (par contre, nos réactions et nos comportements peuvent l’être. Nous ne sommes pas obligé d’être violent, abuseur ou maltraitant lorsque nous sommes en colère ou frusté, mais cela c’est une autre question qui justement sera traitée ultérieurement). Elle est un signal, un panneau indicateur pour suivre la direction de nos besoins, de nos désirs, de nos envies… de ce qui nous anime et nous met en vie. Vous comprenez maintenant pourquoi comprendre ses émotions est un devoir. Fini les expressions “gérer positivement, prendre du recul, réprimer ou refouler ses sentiments, traitement des émotions”. Pensez plutôt “Nommer et comprendre ses émotions, exprimer ses frustrations, gérer les situations stressantes notamment, extérioriser ses sentiments”. Ainsi vos ressources émotionnelles vont se développer presque sans limites comme vous l’expérimenterez en développant ce nouveau QE, le quotient émotionnel.
Cultiver l’intelligence affective et émotionnelle, c’est comprendre ses émotions et entendre que sa manifestation note d’un déséquilibre intérieur qui nous oblige à bouger, à manifester notre spécificité et notre unicité dans le monde extérieur. L’émotion exprimée en pleine conscience nous oblige à prendre notre place, à exister face à l’autre, au monde pour tout simplement ETRE NOUS-MÊME. Elle impacte nos pensées et sentiments pour notre mieux-être et donc notre santé globale, pas uniquement notre santé émotionnelle. Et cela, je ne me l’avais pas appris, ce sont les expériences de la vie et mes relations sociales qui s’en sont chargées, bien douloureusement parfois. Maintenant, j’écris et j’accompagne pour que les personnes le sachent et n’attendent pas 40 ans pour vivre leur vie, pour honorer leurs états émotifs, leurs désirs comme leurs peurs et ainsi réaliser leurs rêves. Je suis donc heureux d’avoir rencontré la thérapie ou la coaching selon l’ANDCmd et encore plus joyeux de les offrir aujourd’hui.
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